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Les aventures de Juliette en Asie du Sud Est
21 février 2007

Sen Monorom, trois

Salut les innombrables!

Oh, mais qui c'est qui revient?

Ben oui, qui ca peut bien etre..???

Aaaah, Juliette, quelle surprise!

Bon allez, finie la rigolade,

rentabilisons plutot cette belle tranche de mortadelle tout neuve a 1 dollar.

Alors.

Hier, de bon matin -car tous les matins sont bons au Cambodge-,

je me suis promenee dans Kratie, ville sise sur une berge du...

Du? MEKOOOOONG!

Profitant d'un fugace instant de liberte, apparu soudainement

lorsque les autres deciderent de dessiner des trucs quelque part,

je partis A PIEDS marcher dans un peu de VILLE.

Ici je signale a ceux que ca interesse et qui ne le sauraient pas encore,

que definitivement, je suis citadine. Mon sang est urbain.

La cambrousse, c'est beau -parfois-, c'est exotique -ici-,

mais ca va bien 5 minutes.

J'ai besoin de VILLE, de GENS, d'activites, de desordre, de pollution,

pour m'epanouir. Ceci pour que vous sentiez a quel point

ces quelques dizaines de minutes A PIEDS dans une VILLE

me firent du bien. N'ecoutant que ma curiosite, je m'introduisis

dans LE MARCHE. Au Cambodge, tout est AU MARCHE.

Je vous l'ai deja dit; mais vraiment, TOUT.

Il y a quelques magasins, mais ce sont des pharmacies,

des echoppes pour reparer les motos (j'en ai une tres grande experience)...

Quelque part dans une ville, a peu pres au milieu,

il y a un marche couvert. A peu pres carre, couvert par des toles,

sombre dedans, et grouillant de gens.

Je m'introduisis la dedans, et flanai. Autant que possible

dans un endroit associant le calme d'une fourmilliere

et la serenite d'un enchevetrement de bretelles d'autoroutes.

Et la vastitude d'un ascenseur pour nain unique.

Comme je suis blanche (du point de vue des Cambodgiens;

du votre je serais plutot rouge, marron et rose), d'apres les Cambodgiennes,

je suis sans doute constituee de matiere bizarre.

Et comme j'etais dans le marche: AUBAINE!

Peu de place (on marche de profil entre les stands, je n'exagere pas),

beaucoup de monde, une blanche naive:

Des que les Cambodgiennes voyaient ma silhouette incongrue

se decouper sur l'encombre horizon,

elles se souvenaient qu'elles avaient justement un truc a faire

de l'autre cote de l'allee, et, OBLIGEES, elles passaient

a cote de moi. Et comme y a pas beaucoup de place, c'est indeniable,

et comme il fallait vraiment qu'elles passent, elles DEVAIENT

s'accrocher a moi en passant.

Et comme, bon, malgre tout, elles savaient que je savais

qu'en fait, elles n'avaient rien d'autre a faire que de me palper,

une fois accrochees a moi, elles s'en donnaient a coeur joie.

Et parfois, elles repassaient dans l'autre sens, juste pour

le plaisir. C'etait drole, toutes les femmes du marche

me caraissaient les bras, voire une joue,

pour savoir ce qu'est veritablement cette mythique peau blanche...

Et bien sur, je me suis fait engueuler maintes fois

parce que moi qui ai la peau blanche, je me balade

en MANCHES COURTES et JUPE aux genoux,

et ma peau, horreur, se colore!

-Elles, et eux aussi, se couvrent le plus possible;

on a voulu acheter de la creme solaire et ca n'existe pas!

Outre cette experience somme toute pas desagreable

(mais oui, c'est pas du tout agressif en fait, plutot drole..

elles font ca tres gentiment et ca les fait rire),

je vis:

des cigarettes en veux-tu en voila,

meme des emballees dans des sachets plastique avec une image

qu'on dirait coloriee a la main.

du tabac en briquettes ou en boules, ou meme en vrac dans des paniers.

des milliers de savons parmi lesquels j'eus beaucoup de mal

a en trouver un qui lave SANS blanchir la peau.

des tonnes de recipients de toutes formes en plastique multicolore,

et tout un tas d'autres merveilles, souvent en plastique....

J'etais en plein shopping, choisissant parmi de luxuriantes

barrettes a cheveux, quand SOUDAIN

tout le toit du marche se mit a TREMBLER BRUYAMMENT,

BONDIR, GLISSER, puis enfin A RUGIR.

Tout le monde etait fige, les yeux en l'air.

Quand les rugiaaements opnt commence,

chacun a soupire, rassenere, et a repris ses activites.

C'etait juste une bagarre de bandes de chats rivales...

Sortie du marche je me sentais un peu ivre, j'avais l'impression

de retourner au plancher des vaches apres un voyage en barque

sur une mer houleuse..

A Kratie j'ai encore goute des trucs tres bons qu'un monsieur

fabriquais devant une ecole:

Des sortes de mini crepes seches, enduites d'une espece

de sirop de sucre blanc, saupoudre de miettes jaunes au milieu.

Delicieux!

Ensuite nous avons quitte la ville,

nous dirigeant vers MONDOLKIRI.

Jusqu'a present la route etait

droite (environ 9 legers virages depuis Battambang)

plate

asphaltee.

A partir de Snoul, ou nous avons du retourner pour prendre

l'embranchement vers Mondolkiri, la route est devenue

bossue, cailloutue, poussierue, non-asphaltue.

Au bout de 2 kilometres j'ai compris que "la vie c'est comme

les dents, on y pense que quand ca fait mal"

comme dit approximativement Prevert...

J'ai commence a apprivoiser l'idee de trepasser au Cambodge,

non loin du Mekong, sans avoir jamais vu Mondolkiri.

Mais je ne suis pas decedee,

et la route a continue, empirant de metres en metres.

Bien sur il faisait plus chaud que la veille, et de plus en plus chaud,

et bien sur nous n'avions pas d'eau -sinon c'est pas

la vraie aventure, petit, qu'est-ce tu crois-

et bien sur encore, nous n'avions pas fait le plein avant de partir,

et naturellement, plus nous roulions, moins nous croisions

de trace de vie humaine...

C'etait bien.

J'avais meme pas peur, haha!

Presque, quoi.

Enfin ca a dure comme ca pendant quelques heurs et quelques heures.

TOUT A COUP nous nous sommes arrete pour BOIRE et

alimenter les motos! Un grand moment.

Quelques kilometres plus loin,

alors que mon posterieur m'avait quitte depuis longtemps

s'effritant le long de la route, ma colonne vertebrale en kit dans

un sac en plastique, la boite cranienne posee sur les genoux,

les dents rangees dans la poche arriere de ma jupe,

Kakada -mon coequipier- me fit l'amabilite de me traduire

un panneau. Pourquoi celui-ci entre tous? Par cruaute peut-etre?

Je ne suis pas loin de le penser. Ce panneau disait:

"attention, a partir de maintenant, la route va devenir diificile".

...

C'etait VRAI.

Autour de cette route "difficile", fort heureusement,

s'etalait: La jungle.

Avec des oiseaux esstraordinaires.

Par exemple un melange entre:

Un dindon, un macareux, et une grue.

Ou une sorte de moineau ameliore, avec une unique plume plus

longue que les autres au milieu de la queue, et VERT emeraude.

J'ai vu aussi des arbres MAGNIFIQUES, tres tres tres tres tres tres grands,

et integralement BLANCS. Et tout nus.

Et des BAMBOUS geants, hauts comme des immeubles de 4 ou 5 etages.

Et bien sur, les arbres avec des troncs enooooooormes et tout noueux,

comme des agglomerats de lianes.

Ce que j'aime aussi ici, et que je ne pourrai pas ramener,

c'est le BRUIT. Dans la nature, surtout; et quand les motos sont arretees.

Un autre chose aussi, somptueuse et miroitant infinimant:

L'odeur. Les odeurs, en feu d'artifice.

Enfin finalement, a 18h nous sommes arrives a MONDOLKIRI.

Connu comme une merveille du Cambodge.

Je vous en parlerai la prochaine fois.

Cet apres-midi nous devons aller voir une cascade,

et d'autres trucs Mondolkiriennes...

Pour vous quitter je vous envoie cette odeur:

Celle de la peau des clementines d'ici.

Agrumesque, bien sur, mais embellie de bergamote et de citron vert,

et d'une pincee de Quelque Chose...

Bises a tous

&

A bientoooooooooooooooooooooooooot!

Juliette

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